Ca y est, je prends la mer

J'ai peine à croire que cela fait plus d'un mois que je suis là. Le temps passe trop vite ! J'ai l'impression d'être arrivée hier. Pas le temps de s'ennuyer : la brigade de protection requiert toujours autant d'attention, d'autant plus que nous allons partir en mer dans des régions agitées en ce moment par les crises des caricatures. Au programme donc : une simulation de visite d'un bateau de commerce suspect : on est équipé avec treillis, pataugas, pistolet, casque et compagnie, et après un petit tour en zodiac, on est remonté à bord et nous avons progressé en formation jusqu'à la passerelle, sous l'oeil amusé du commandant. C'était assez marrant, mais je pense que je stresserais un peu plus en réalité ! Après ça, nous avons dû courir 8km, dans la même tenue, simplement allégée des armes, et avec 6kg sur le dos (pour moi, et 11kg pour les hommes, les vrais !). Là, ce n'était pas une partie de plaisir, mais la motivation pour terminer le circiut était forte : je suis la seule fille de l'équipe et amenée à les commander. Il fallait donc tenir le coup ! Bon d'accord, je n'étais pas au même rythme qu'eux, qui gambadaient devant le sourire aux lèvres (oui, c'est vrai, j'exagère, c'est le côté toulonnais qui fait surface !). Voilà pour l'entraînement de la BP.

Sinon, il reste pas mal de travail de bureau : rédiger des ordres pour expliquer le fonctionnement de la buanderie, qui a le droit d'utiliser les voitures de fonction, etc, etc. C'est fait dans une ambiance très sympa, puisque mon prédécesseur est toujours là (ah parlez-moi de l'organisation de la Marine !), et qu'on passe pas mal de temps à se marrer.

Et puis nous avons fait quelques dîners entre VOA sur les bateaux des uns et des autres, ce qui est plutôt sympa. Sur la Meuse, la soirée a été clôturée par un rock dans le carré officier, insolite comme endroit, mais génial comme piste de danse pour finir une pizza party !

Je suis en vacances en ce moment, rien de très exotique finalement : je me partage en tre Lille et Paris, famille et amis. Il faut que je fasse provision de sorties et folles nuits parisiennes avant de partir en mer, parce que je ne sais pas quand seront les prochaines soirées ! J'adore aussi écouter les doléances des stagiaires parisiens qui s'ennuient, n'ont pas de responsabilités, s'entendent moyennement avec les jeunes ou leur chef,... Cela renforce ma conviction d'avoir fait un excellent choix de césure (sale égoïste va !).

Lundi prochain, nous appareillons enfin. Ce n'est pas trop tôt ! Direction le Sud de l'Italie, puis Gênes, retour à Toulon, avant de repartir en Egypte. Je suis impatiente de passer ma première nuit en mer, bercée par le roulis et le bruit des moteurs (il n'y a jamais de vrai silence à bord, et quand c'est le cas, c'est très inquiétant !).

A tous, bon vent !

3 semaines pus tard...

Je commence à faire mon trou à bord : connaître les gens de ma compagnie, mes futurs adjoints passent de plus en plus souvent par moi, et les sigles prennent maintenant du sens (la Marine adore parler par acronymes : c'est plus court mais souvent incompréhensible). Je continue à lire des tonnes de réglementations, à écrire des ordres par toujours amusants (utilisation des poubelles, de la buanderie, etc), mais ce n'est qu'une petite partie du boulot. En fait, cela consiste pas mal en gestion de ressources humaines, avec tous les matelots qui viennent pleurer chez nous en voyant le départ arriver (je dois m'occuper de mon frère, j'aime pus la Marine, etc.) et qui veulent rester à quai. Alors il faut les materner les remotiver ; un subtil mélange de force et de compassion à montrer.
En fait, mon prédecésseur reste jusqu'en mars, ce qui tombe très bien (ça fait moins de boulot et j'ai plus de temps pour apprendre !)
En tant ques responsables de la brigade de protection, nous avons dû organiser dfs entraînements : deux journées de paint ball et de tir au pistolet. Je me suis bien amusée même si j'ai encore quelques bleus comme souvenirs des balles de peinture tirées d'un peu trop près ! Il n'y a plus d'officier qui compte quand on est sur le terrain !

Le we dernier, j'ai rejoint un amie à Nice. Nous avons skié dans une station au dessus le samedi (avec une neige excellente mais un temps pourri !) et visité la ville le lendemain, sous la pluie. C'est joli mais ça fait ville de vieux, trop construit. Je prefère le côté sauvage de la Bretagne !

Je commence à prévoir mes vancances, dans deux semaines. France ? Etranger ? Ski ? Plage ? bref, je n'ai pas encore la moindre idée de ce que je vais faire !